Meister
L’installation s’inscrit dans une logique scénique, perméable et polyphonique. Les matériaux réagissent les uns aux autres : argile et porcelaine, son et texte, dessin et vidéo. L’architecture se fait membrane. La tension se fait structure.
Des flux traversent des paysages et des corps, véhiculent des époques et des histoires, sans aucune sélection. Ils coulent au travers de tissus organiques, déplacent intérieur et extérieur, portent le deuil, la beauté, et imprègnent ce qui n’est plus exprimable. Leur temps n’est pas linéaire, mais stratifié. Ils transportent des traces de migration, d’extraction et de trauma transgénérationnel. Les corps deviennent sol alluvial. La perception se fait berge.
Au centre de l’installation se trouvent, Membrane Carriers, des sculptures façonnées en argile de la région et en porcelaine imprimée en 3D. L’argile, prélevée dans des couches de sol bordant la Moselle,
est parsemée de sédiments, de calcaire, de fer et de souvenirs incrustés. Intriquée, la porcelaine blanche, une matière connotée évoquant le colonialisme, contraste avec les idéaux de pureté européens. Dans un cycle fermé de contact, d’algorithmes et de température, naissent, à la fois manuellement et numériquement, des formes : elles sont modelées, codées, imprimées, retravaillées et cuites. Dans l’association se crée un champ de tension : la mémoire rencontre la perturbation et la géologie l’histoire du design, la surface se transforme en archive.
Les dessins, composés de mémoire musculaire, de lignes de flux, de formations mousseuses, sont la source de corps picturaux générés par la technologie. Un processus de traduction en forme de cycle : de l’aquarelle au code, de la morphologie aux volumes. La matière participe au processus de réflexion, le logiciel tâtonne, le pigment devient forme.
À lire en édition limitée, à entendre en fragments dans l’espace, Songs for the Threshold traversent l’installation en formant un corps de texte poétique et théorique et un tapis sonore. La langue se transforme en matériau, la voix en trace qui fredonne. Le texte agit comme un organe de transition, entre écho et temporisation.
La composition sonore Hydrosonic Archive mélange prise de son en extérieur et signaux sensoriels : violon, vent, eau, voix, frottement. Le son réagit à la proximité, se déplace en se ramifiant et en s’écoulant comme un fleuve. L’espace résonne. Chaque contact décale l’intensité, comme un bourdonnement, comme un intervalle, comme un écho. La perception devient partie intégrante de la composition.
À une époque où la vitesse est une exigence, Bodies of Water répond par une temporisation. À la représentation, par une résonance. À l’univocité, par une proximité poreuse. Bodies of Water lädt dazu ein, sich langsam durch eine Landschaft aus Klang, Skulpturen und sich wandelnden Geschichten zu bewegen.
Die Installation folgt einer szenischen Logik – durchlässig und mehrstimmig. Materialien reagieren aufeinander: Ton und Porzellan, Sound und Text, Zeichnung und Video. Die Architektur wird Membran. Spannung wird Struktur.
Flüsse durchqueren Landschaften und Körper, tragen Zeiten und Geschichten – ohne zu selektieren. Sie fließen durch organisches Gewebe, verschieben Innen und Außen, tragen Trauer, Schönheit und durchströmen, was sich nicht mehr sagen lässt. Ihre Zeit ist nicht linear, sondern geschichtet. Sie transportieren Spuren von Migration, Extraktion und transgenerationellem Trauma. Körper werden zum Schwemmland. Wahrnehmung zum Ufer.
Im Zentrum der Installation stehen Membrane Carriers – Skulpturen, gefertigt aus regionalem Ton und 3D-gedrucktem Porzellan. Der Ton, entnommen aus Erdschichten entlang der Mosel, ist durchsetzt von Sediment, Kalk, Eisen und eingeschriebenen Erinnerungen. Damit verwoben kontrastiert das weiße Porzellan als kolonial codiertes Material europäischer Reinheitsideale. In einem Kreislauf aus Berührung, Algorithmus und Temperatur entstehen die Formen gleichermaßen händisch und digital: Sie werden modelliert, codiert, gedruckt, nachbearbeitet und gebrannt. In der Verbindung entsteht ein Spannungsfeld: Speicher trifft Störung, Geologie trifft Designgeschichte, Oberfläche wird Archiv.
Zeichnungen – aus Muskelgedächtnis, Flusslinien, Moosformationen – dienen als Ursprung für technologisch-generierte Bildkörper. Ein zyklischer Übersetzungsprozess: von Aquarell zu Code, von Morphologie zu Volumen. Material denkt mit, Software tastet, Pigment wird zu Form.
Als Reader in limitierter Auflage lesbar sowie in Fragmenten hörbar im Raum durchziehen Songs for the Threshold die Installation als poetisch-theoretischer Textkörper und Klangteppich. Sprache wird Material, Stimme zur summenden Spur. Der Text agiert als Schwellenorgan – zwischen Echo und Verzögerung.
Die Klangkomposition Hydrosonic Archive verbindet Field Recordings mit sensorischen Signalen: Violine, Wind, Wasser, Stimme, Reibung. Der Klang reagiert auf Nähe und bewegt sich verzweigend und strömend wie ein Fluss. Der Raum hört zurück. Jede Berührung verschiebt die Intensität – als Humming, als Intervall, als Echo. Wahrnehmung wird Teil der Komposition.
Auf eine Zeit, die Geschwindigkeit fordert, antwortet Bodies of Water mit Verzögerung. Auf Repräsentation mit Resonanz. Auf Eindeutigkeit mit poröser Nähe.
Echoes and Future Whispering in Haunted Times. [Échos et murmures futurs en temps hantés], vue d’installation, Galerie KUB, 2024.
[Echos und Zukunftsflüstern in finsteren Zeiten], Installationsansicht, Galerie KUB, 2024.
[Echos und Zukunftsflüstern in finsteren Zeiten], Installationsansicht, Galerie KUB, 2024.
Vue de la projection Bodies of Water, système d’imagerie neuronale, entrainée avec des dessins pigmentés, 2025.
Projektionsansicht aus Bodies of Water, [Raum schaffen für Farben und Licht], LED-Röhren, Gerüststangen, Stahlschellen, Folien, Acrylglas, Spiegel-Vinyl auf Aluminiumwabenblech, Sockel, Strahler, Kabel, Binder. Probeinstallation im Studio, 2025.
Projektionsansicht aus Bodies of Water, [Raum schaffen für Farben und Licht], LED-Röhren, Gerüststangen, Stahlschellen, Folien, Acrylglas, Spiegel-Vinyl auf Aluminiumwabenblech, Sockel, Strahler, Kabel, Binder. Probeinstallation im Studio, 2025.
Image fixe de la vidéo Bodies of Water, neurales Bildsystem, trainiert mit pigmentierten Zeichnungen, 2025.
Video-Stillframe aus Bodies of Water, HD-Video, Field Recording, 2025.
Video-Stillframe aus Bodies of Water, HD-Video, Field Recording, 2025.
Membrane Carriers[Transporteurs membranaires], son régional, porcelaine imprimée en 3D, projection, vue d’installation, 2025.
Membrane Carriers, Regionaler Ton, 3D-gedrucktes Porzellan, Projektion, Installationsansicht, 2025.
Membrane Carriers, Regionaler Ton, 3D-gedrucktes Porzellan, Projektion, Installationsansicht, 2025.
Biographie
Marie-Luise Meister est une artiste transdisciplinaire, dont la pratique oscille entre composition, storytelling et traduction multimédia. Dans ses travaux d’installation, elle mélange son, dessin, vidéo, texte et sculpture à des processus de remémoration et des recherches liées à un lieu comme un médium intégratif et un axe majeur. En tant qu’artiste en résidence, elle a séjourné en Chine, Géorgie, Italie, Suède et Slovénie, et a participé à de nombreuses expositions nationales et internationales. Son travail a été promu notamment par la Fondation Rosa Luxemburg, le Goethe-Institut, le Ministère de la culture et des sciences du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie et la Fondation Kunstfonds Bonn.
Biografien
Marie-Luise Meister ist eine transdisziplinäre Künstlerin, deren Praxis sich zwischen Komposition, Storytelling und medienübergreifender Übersetzung bewegt. In ihren installativen Arbeiten verbindet sie Klang, Zeichnung, Video, Text und Skulptur mit Erinnerungsprozessen und ortsbezogenen Recherchen als integrativem Medium und Schwerpunkt. Als Artist-in-Residence war sie u. a. in China, Georgien, Italien, Schweden und Slowenien und nahm an
zahlreichen nationalen und internationalen Ausstellungen teil. Ihre Arbeit wurde durch die Rosa-Luxemburg-Stiftung, das Goethe-Institut, das Ministerium für Kultur und Wissenschaft des Landes Nordrhein-Westfalen, den Kunstfonds Bonn u. a. gefördert.
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Arsenal
Jean-Marie Rausch
3 Av. Ney
57000 Metz
Galerie Octave Cowbell
4 Rue du Change
57000 Metz
École Supérieure d’Art de Lorraine
1 Rue de la Citadelle
57000 Metz
Robert Schuman 2025
École Supérieure d'Art de Lorraine, galerie Octave Cowbell, Cité musicale-Metz, Ville de Metz, Quattropole, Département de la Moselle, Frac Lorraine, Bliiida, Centre Pompidou-Metz.