Nazanin
Hafez

        Artiste photographe et plasticienne, Nazanin Hafez développe une œuvre pluriforme qui mêle photographie argentique, photographie numérique, collage, vidéo et installation sonore. Sa pratique est profondément ancrée dans l’actualité politique de l’Iran, d’où elle est originaire. Elle interroge les mécanismes d’oppression, de répression, de violence et de censure à l’œuvre dans l’ordre étatique autoritaire iranien. Son travail n’est pas documentaire au sens propre du terme : notamment dans la série de collages Spectators, en cours depuis 2021, elle tente de déconstruire l’image, de la fragmenter, de l’altérer pour la reconstruire et créer des “contre-images”. Pour ce faire, elle s’empare d’un matériau glaçant : les images des exécutions publiques en Iran, qu’elle trouve principalement sur les sites web d’agences de presse iraniennes. Pour elle, le regard des spectateurs est au centre de l’attention. Que signifie regarder ? Quelle est la responsabilité morale des spectateurs ?
        Dans le collage, elle décompose les visages des spectateurs, les juxtapose et les recompose jusqu’à créer une image d’indifférence collective ou de choc silencieux. Les espaces urbains et l’architecture semblent souvent déserts, surréalistes et mélancoliques. Dans la série Spectators, elle explore la manière dont la violence et ses victimes peuvent être représentées et comment aborder des sujets douloureux avec empathie et dignité. Une réflexion particulièrement importante aujourd’hui, alors que nous sommes constamment confrontés à des images de catastrophes – reproduites à l’infini dans différents médias et plateformes en ligne – qui risquent de faire disparaître les histoires des victimes sous des montagnes d’images archivées.
        Nazanin Hafez créé des espaces de liberté et de résistance, comme dans sa récente installation The Mountains Witness, the Stones Remember, qui reflète ses observations après le mouvement féministe, lors de son dernier voyage dans son pays natal. Elle montre le courage des jeunes femmes iraniennes qui résistent au régime, notamment en refusant le port obligatoire du hijab, dans des portraits au milieu 
de paysages montagneux et loin de la ville, visibles en arrière-plan.
         Die Fotografin und bildende Künstlerin Nazanin Hafez entwickelt vielgestaltige Werke, die analoge und digitale Fotografien, Collagen, Videos und Klanginstallationen miteinander verbinden. Ihre Praxis ist tief in der aktuellen politischen Situation des Iran, aus dem sie stammt, verwurzelt. Sie hinterfragt die Mechanismen von Unterdrückung, Überwachung, Gewalt und Zensur, wie sie in der autoritären staatlichen Ordnung des Irans wirksam sind.
       Ihre Arbeit ist nicht dokumentarisch im eigentlichen Sinne des Wortes: Insbesondere in ihrer Collagenreihe Spectators, die sie 2021 begonnen hat, versucht sie, Bilder zu dekonstruieren, zu fragmentieren und zu verändern, um sie wiederaufzubauen und „Gegenbilder“ zu schaffen. Dafür greift sie auf Bildmaterial zurück, das einem das Blut in den Adern gefrieren lässt: Aufnahmen von öffentlichen Hinrichtungen im Iran, die sie auf Webseiten vor allem iranischer Nachrichtenagenturen findet. Für sie steht der Blick der Zuschauer*innen im Mittelpunkt. Was bedeutet es, zuzuschauen? Welche moralische Verantwortung tragen die Zuschauer*innen?
       Die Gesichter der Zuschauer*innen werden in ihrer Collage zerlegt, einander gegenübergestellt und neu zusammengesetzt – zu einem Bild kollektiver Gleichgültigkeit oder stiller Erschütterung. Die städtischen Räume und die Architektur erscheinen oft menschenleer, surreal und melancholisch. In der Serie Spectators erforscht sie, wie Gewalt und ihre Opfer dargestellt werden können – und wie man sich diesem schmerzvollen Thema mit Empathie und Würde nähern kann. Besonders heute, wo wir ständig mit Bildern von Katastrophen konfrontiert werden, die von verschiedenen Medien und Online-Plattformen endlos reproduziert werden, sodass die Geschichten der Opfer unter Unmengen archivierter Bilder zu verschwinden drohen.
       Nazanin Hafez schafft in ihren Werken auch Räume der Freiheit und des Widerstands, so auch in ihrem jüngsten Werk The Mountains Witness, the Stones Remember, das ihre Beobachtungen während ihres letztes Heimatbesuches nach den Frauenprotesten widerspiegelt. Sie zeigt den Mut der jungen iranischen Frauen, die Widerstand gegen das Regime leisten – insbesondere durch die Weigerung, den verpflichtenden Hijab zu tragen – mit Porträts, die sie in Berglandschaften einbettet, die fernab der nur im Hintergrund sichtbaren Stadt liegen.


       Nazanin Hafez et ● und Shannon Luka



Galerie de l’Arsenal
The Scaffold Touches the Sky, [L’échafaudage touche le ciel], collage papier, 2025.  
[L’échafaudage touche le ciel], collage papier, 2025.


Behind the Wall, They Witness the Rise, [Derrière le mur, ils assistent à l’ascension], collage papier, 48 x 60 cm, 2024.
[Hinter der Wand erleben sie den Aufstieg], Papiercollage, 48 x 60 cm, 2024.

Mourning Women, [Femmes en deuil], collage papier,
41 x 46 cm, 2024.
[Trauernde Frauen], Papiercollage, 41 x 46 cm, 2024.

[Trauernde Frauen], Papiercollage, 41 x 46 cm, 2024., [L'inhabituel est en train de se produire], 41 x 34 cm, 2025.
[L'inhabituel est en train de se produire], 41 x 34 cm, 2025.

Biographie
        Nazanin Hafez, née en 1991 à Shiraz, en Iran, a obtenu son diplôme en arts plastiques à la Kunsthochschule de Mayence, où elle poursuit actuellement ses études de master sous la direction du professeur Judith Samen. En 2022, elle a obtenu sa licence en arts médiatiques et design à la Hochschule der Bildenden Künste Saar de Sarrebruck. Dans son travail, Nazanin Hafez aborde de manière critique les injustices sociales et politiques, en particulier les conséquences du régime répressif en Iran. Elle utilise pour cela différents médiums : photographie, collage, vidéo et installation.

Biografien
        Nazanin Hafez, geboren 1991 in Shiraz, Iran, erlangte 2024 ihr Diplom in Bildender Kunst an der Kunsthochschule Mainz, wo sie derzeit ihr Meisterstudium bei Prof. Judith Samen absolviert. 2022 erwarb sie ihren Bachelor in Medienkunst und Design an der Hochschule der Bildenden Künste Saar in Saarbrücken. In ihrer künstlerischen Arbeit setzt sich Nazanin Hafez kritisch mit sozialen und politischen Ungerechtigkeiten auseinander, insbesondere mit den Auswirkungen des repressiven Regimes im Iran. Dabei bedient sie sich verschiedener Medien, von Fotografie und Collage bis hin zu Video und Installation.
Lieux d’exposition Ausstellungsort

 


Arsenal
Jean-Marie Rausch
3 Av. Ney
57000 Metz

Galerie Octave Cowbell
4 Rue du Change
57000 Metz


École Supérieure d’Art de Lorraine
1 Rue de la Citadelle
57000 Metz

Prix d’Art  Kunstpreis
Robert Schuman 2025
Partenaires Partner
École Supérieure d'Art de Lorraine, galerie Octave Cowbell, Cité musicale-Metz, Ville de Metz, Quattropole, Département de la Moselle, Frac Lorraine, Bliiida, Centre Pompidou-Metz.